Il y a 3 ans, si vous m’aviez dit « Phil, tu vas courir 5 Km, 4-5 fois par semaine, et tu vas aimer ça…même l’hiver! », je vous aurais répondu : « Vous faites erreur sur la personne! » L’an dernier à pareille date, je n’avais droit qu’à la marche seulement, mais je voulais essayer la course; je me voyais en train de courir.
J’ai fait de la marche rapide jusqu’au 17 juillet, jour où mon médecin m’a retiré toute médication. Diabète sous contrôle, et pression artérielle « top qualité » à 110 /70. J’ai commencé la course il y a seulement 7 mois, alors c’est encore tout nouveau. Donc pour ce billet, je serai davantage en mode «découverte» plutôt qu’en mode «conseil».
De la marche à la course
Comme je l’expliquais dans un billet précédent, j’ai essayé de faire ça intelligemment en y allant graduellement. Sans trop vouloir me répéter, j’ai commencé par la marche, et je faisais 1 km en 12 minutes. Je faisais 5 km par jour comme ça. J’ai graduellement augmenté la cadence pour marcher ces mêmes 5 km, mais en 8 minutes 50 par kilomètre, 5 mois plus tard. En même temps, je réapprenais à respirer.
À cette cadence, quand j’ai été prêt (et que j’ai eu le go de mon médecin), il ne me restait plus qu’à ajouter le petit sautillement, et voilà! Je faisais du jogging! 🙂 J’ai commencé par courir le plus longtemps que je pouvais, puis je faisais de la marche rapide. Quand je sentais que j’avais un peu récupéré, je me remettais à la course. J’en faisais le plus possible, puis je marchais, et ainsi de suite. Déjà, après une semaine, je pouvais courir pendant 1 km, et je marchais 500 mètres en alternance.
Le fait d’avoir graduellement progressé, c’est-à-dire de la simple marche au jogging, en passant par la marche rapide, le tout en contrôlant ma respiration, a fait en sorte que (je ne veux pas écœurer personne ici, mais…) ça a été facile! :-p.
En 2 semaines, je faisais mon 5 km de jogging continu. Bon ok, je faisais un kilomètre en 7 minutes 30 secondes, ce qui représentait, pour moi, juste un peu moins que ma marche rapide à 8 minutes 50 secondes. Mais au moins je ne m’arrêtais presque plus…
Le truc c’est de s’écouter, et de regarder les autres courir au lieu d’essayer de les suivre ;-). J’ai surtout compris qu’il ne fallait pas que je performe, mais seulement acquérir un peu plus d’endurance. Comme ma cadence de 7 minutes 30/ km était maintenant maîtrisée, j’ai commencé à me donner des objectifs pour l’augmenter tranquillement.
Une drogue…
À ma grande surprise, je me suis mis à aimer ça. En réalité, comme la transition entre la marche et la course s’est faite tranquillement, je n’ai pas eu de moment où j’ai trouvé ça pénible, ou que c’était une corvée pour moi. 7 mois plus tard, c’est devenu ma dose de dopamine!
Aux fumeurs et anciens fumeurs, tsé la première « puff » après 2 heures d’attente? Eh bien, je retrouve cette sensation là en général quand je franchis mon premier kilomètre. Le temps de me dégourdir, de réveiller mes muscles puis là…la dopamine se relâche!
Petit extra : comme je suis assez régulier dans mes temps ;-), je synchronise le début de mon deuxième km avec LA «TUNE» du moment, celle qui me fait tripper. Et là je vous le jure, la tête se lève toute seule, pis t’es prêt à t’envoler! Lol.
Bon, je reviens sur terre; c’était juste pour illustrer que j’aime tellement la course, que je cours au moins 4 fois par semaine depuis le mois de juillet. Je sais que c’est le maximum recommandé, mais il y a des semaines où je cours 6 jours sur 7. C’est mon petit 30 minutes pour moi.
La semaine, je le fais en revenant du bureau, et le week-end, en début d’après-midi. Quand il fait trop chaud l’été en journée, je vais courir vers 4 h 30 du matin.
La trouille me pogne
Quand tu viens de passer une année comme la mienne, à perdre 90 livres, et obtenir de beaux résultats, puis que tu réalises que toute ton activité physique se fait à l’extérieur, j’avoue avoir eu un peu la trouille à l’approche de l’hiver.
Avec tout ce que j’ai mis comme énergie, risquer de perdre ce que j’ai réussi à accomplir, risquer un retour à la médication et revenir en surpoids, devient maintenant pour moi une de mes plus grandes peurs. Tsé, cette petite voix qui te dit : «Vas-tu être en mesure de garder le mode de vie que tu t’es offert? » Sans activité physique, j’en doute. Oui, le gym reste une option, mais vous le savez, je ne suis pas un fan, et si je n’aime pas ça, ça risque d’être plus dur de persévérer!
Courir l’hiver
Problème réglé : j’adore courir l’hiver! 🙂 C’est très différent. Ça demande plus de préparation, et les conditions sont très variées d’une journée à l’autre, donc c’est beaucoup moins routinier, et par conséquent, un peu moins monotone.
3 choses à considérer :
1- S’adapter au sol pour courir
On ne s’en cachera pas, la neige est un obstacle, disons, plutôt présent en hiver au Québec. C’est un élément qui compte pour beaucoup dans l’expérience de la course.
Je considère avoir bien fait de mettre quelques sous de plus pour une paire de chaussures qui est équipée pour affronter l’hiver. J’ai personellement choisi Fuji Trabucko de Asics.
- Elle est fabriquée en Gortex, donc résistante à l’eau/neige.
- Elle contient un gel, responsable de l’absorption des chocs résiste jusqu’à -25 C.
- Les crampons, sans être des crampons d’hiver, font un bon travail dans 60 % de mes sorties.
Quand il y a de la glace, ou que la neige est tapée, gelée et dure sur les trottoirs, j’utilise des crampons Yak Trax. Ils sont très confortables, et très résistants. Bien entendu. il ne faut pas aller courir sur l’asphalte, ou le béton, si on ne veut pas détruire les crampons.
2- L’habillement et accessoires
Si l’été on en met le moins possible, et on préconise le le port du « Dry-Fit », l’hiver c’est un peu plus complexe : il faut avoir assez chaud, mais pas trop! Ce que l’on porte doit être imperméable, mais doit aussi laisser passer la transpiration.
C’est là que j’ai découvert le multicouche, et j’en raffole. Le concept est simple : il s’agit de porter plusieurs couches, les unes par-dessus l’autres, pour trouver l’équilibre parfait.
- Le système T1, T2 et T3 permet de choisir le degré d’épaisseur, donc de chaleur
- Porter des collants variant selon la température et le vent
- La laine de Mérinos. Vraiment, c’est la chose la plus confortable que j’ai portée dans ma vie, je pense! 😉
- Les bas en laine de mérinos avec des chaussures en Gortex…c’est tout ce dont on a besoin pour les pieds en hiver!!!
- Pour terminer, porter une bonne coque imperméable, afin ne pas être trempé par la neige ou par l’humidité.
J’en suis encore à prendre moi-même des conseils, mais n’hésitez pas à poser des questions ou à visiter des boutiques spécialisées. Peut-être qu’un peu plus tard, je préparerai un billet sur le sujet! 🙂
3- La respiration et le froid
Je ne m’attendais pas à ça, et je l’ai réalisé tôt en automne, mais la respiration est beaucoup affectée par les changements de température, et lorsqu’il fait froid et/ou humide.
Il ne faut surtout pas hésiter à porter un bandeau (en laine de mérinos par exemple) devant la bouche. Ça permet de réchauffer l’air avant qu’il ne soit respiré.
En hiver, je dois avouer que je ralentis un peu la cadence quand c’est plus froid; l’idée étant de ne pas trop demander aux poumons, tout en maintenant l’effort (la fréquence cardiaque). Au lieu d’être à 5 Minutes 30 par kilomètre, je suis plutôt autour de 6 minutes.
Avec la neige au sol, les muscles ne travaillent pas de la même façon. Le cardio est plus sollicité quand il fait froid. Ça devient payant d’avoir travaillé de cette façon quand on a des températures comme lundi dernier (- 1 C). J’ai atteint un record personnel : j’ai couru mon 5 km en moins de 26 minutes (environ 5 minutes 10 secondes par kilomètre!). 😉
Je termine en partageant une petite fierté avec vous. Ce fera sûrement l’objet d’un prochain billet. Voici : la semaine dernière, je sentais que mon corps était plus fatigué, et il faisait aussi plus froid que les autres semaines. J’en ai profité pour prendre une pause. Je n’ai pas couru pendant 4 jours en ligne. J’ai repris dimanche, et je n’ai pas perdu une once d’intérêt et… je n’ai pas pris un gramme de plus! Je suis content, car ça me permet de m’enlever un peu de pression concernant ma peur dont je parlais plus haut, qui est de perdre ce que j’ai gagné avec beaucoup d’efforts!
Prochain billet, on parle un peu bouffe!
J’aime beaucoup cet article. Tu es très généreux d’informations.j’ai beaucoup rit en lisant le titre! J’aime courir l’automne et le printemps. Tu n article me donne le goût de continuer aussi l’hiver. Très imprésionnée aussi par ta perte de poids. 90 lbs! Wow! Et en prime tu as amélioré ta santé. Bravo Philippe!
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Merci Marie. C’est très gentil. Il m’arrive réellement à l’occasion, quand je pense à la course, d’avoir des images de Forrest Gump, film que j’adore d’ailleurs. :-).
Personnellement, ce que moi je retient de courir l’hiver, comparativement à l’automne (je vais découvrir la course au printemps bientôt, j’suis encore novice. ;-)) c’est de moins « pousser ». Ralentir un peu et travailler en fonction des pulsations et non de tenter de reproduire la performance d’il y a quelques mois.
Je dirais qu’il faut s’écouter un peu plus. Il y a , selon moi, plus de risque de blessure et la respiration peut vraiment jouer des tours. On doit y être attentif.
Côté poids, c’est assez la perte. J’ai atteint tout ce que je voulais atteindre. À partir de maintenant on maintien. Ça fait quelques fois que je dois manger pour garder on objectif. Ça c’est cool! 🙂
Au plaisir
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