Dans mon premier billet sur le diagnostic, j’ai été un peu plus « objectif », disons.  Je sais que ça a pu avoir l’air un peu « technique », mais ça fait partie de l’équation lorsque l’on parle neurodiversité. En plus de cet aspect, il y a plusieurs écoles, plusieurs pensées et il faut essayer d’être le plus ouvert possible car les recherches évoluent beaucoup et rapidement sur le sujet. Dans la partie 2, je vais en parler un peu plus avec mes lunettes à moi; comment j’ai évolué avec ça.

Une fois le diagnostic obtenu, ça fait quoi?

Si moindrement on fait un peu de recherche sur le sujet, il y a beaucoup de témoignages d’Aspergers, TSA, TDAH, etc., qui parlent d’une certaine libération à l’obtention du diagnostic. Personnellement, je ne qualifierais pas ça de libération, mais plutôt comme un pas vers la compréhension.

En sortant de la dernière rencontre, je ne me sentais pas aussi serein que je l’aurais souhaité. Là je pouvais me dire: « Ok, t’es TDAH. Ok, il y a une portion des problèmes qui s’explique. » Pour l’autre portion, j’avais l’impression d’avoir beaucoup à faire afin de pouvoir expliquer le reste. Je ne comprenais toujours pas la relation avec le TSA (Asperger).

En fait, c’est faux; j’avais compris que certains symptômes autistiques pouvaient ressortir quand j’étais dans des phases importantes et plus « hyperactives » du TDAH. Ce n’est pas ça, je n’avais pas tout à fait bien saisi!

Je suis donc resté concentré dans l’univers du TDAH pendant 2 mois avant que la lumière ne se fasse. Avant que je comprenne le diagnostic mixte. Avant que je réalise que le grand facteur, le «coupable», dans mon cas, et pas juste de choses moches, c’est le Trouble du spectre de l’autisme.  Avec un peu de recul, je pense aussi que j’ai fait un peu de déni, car j’avais une mauvaise perception de ce que c’était.

En juillet 2017, j’ai eu la chance de rencontrer ma coach actuelle qui, très rapidement , m’a dit qu’il n’y avait aucun doute, que j’étais Asperger. Elle m’a alors outillé pour que je comprenne le diagnostic mixte. Et c’est là, après avoir compris l’Asperger, le TDAH et la relation entre les deux, que j’ai su que j’avais l’ensemble des morceaux du puzzle,  et qu’il ne me restait qu’à les assembler.

 Un diagnostic mixte

Bien entendu, je vulgarise beaucoup, c’est quand même plus complexe que ça, mais un diagnostic mixte signifie que j’ai deux conditions en simultané, et que les deux s’influencent l’une et l’autre dans certains aspects. Il y a donc des manifestations qui sont propres à l’Asperger et d’autres qui sont propres au TDAH, et certaines sont communes aux deux. En général, les manifestations se feront sentir un peu plus lorsqu’elles se trouvent des deux côtés.

C’est aussi pour ça que l’auto-diagnostic, comme j’en parlais au premier billet, n’est pas toujours la marche à suivre. Aucun test sur Internet ne vous parlera de diagnostic mixte, du moins pas à ma connaissance.

Dans le concret, dans mon cas à moi, trois exemples :

  • La difficulté de rester concentré longtemps et l’impulsivité sont liées au TDAH.
  • les champs d’intérêts restreint et les troubles de la communications sont associées à l’Asperger
  • Je suis hypersensible. C’est une manifestation commune au TDAH et à l’Asperger. Comme il est présent dans les deux conditions, disons que c’est aussi assez présent dans ma vie.

Message pro-neudiversité du moment 🙂 

Dans la littérature ou avec les thérapeutes, on entend beaucoup le mot « symptômes » quand on devrait plutôt parler d’ « effets » sur la personne. Personnellement, j’aime mieux parler de « manifestation ». Pourquoi? J’associe beaucoup le mot « symptôme » à une maladie, alors que l’asperger est un état, et non pas une maladie. 😉

8 mois plus tard 

Quand j’y repense, en novembre 2016 je suis parti d’une démarche de consultation suite à une séparation, la crise de la quarantaine, et la fin de certains projets de vie. Je me suis dit pourquoi pas creuser dans le TDAH depuis le temps qu’on me parle de mon hyperactivité.

J’ai travaillé avec une psychologue pour obtenir conseil sur la démarche et les raisons qui me poussaient à le faire. La meilleure façon d’obtenir une réponse à l’ensemble des questions était d’aller chercher le diagnostic, alors je suis allé le chercher avec un deuxième intervenant: confirmation du TDAH et l’arrivée de l’autisme dans le portrait.

Je ne peux pas cacher qu’il y a une période d’acception. C’est très enrichissant mais pas toujours facile. Je crois que de recevoir un diagnostic à l’âge que j’ai fait revivre des choses du passé avec des yeux différents, disons. Ça génère beaucoup de « avoir su … ». Il y a aussi beaucoup de situation qui se sont passé il y a 20 ans, voir 30 ans que je ne comprend qu’aujourd’hui seulement. 😉

Je crois que c’est sain comme processus mais c’est assez émotif par contre. Malgré ça, je suis content d’être allé chercher mon diagnostic. Je suis aujourd’hui content de savoir. Et concernant les «J’aurais agi autrement avoir eu mon diagnostic plus jeune», Je me dit qu’il y a 20 ans on avait pas toute l’information qu’on a aujourd’hui! On comprend maintenant le passé et on se tourne vers le futur. 🙂

Introduction à l’Asperger 😉

Mon diagnostic a déclenché quelque chose chez moi, une soif d’apprendre et d’approfondir ce que c’est que l’Asperger, le TDAH, et la neurodiversité, pour pouvoir en prendre le contrôle; le gérer. Ça rappelle quelque chose? Je donne un indice…le diabète!

Il fallait donc que je l’analyse, mais…à ma façon. Et comme d’habitude… j’y ai mis beaucoup de temps et d’énergie.

  • En autodidacte que je suis, je me suis tapé plusieurs briques sur le sujet,
  • consulté beaucoup de ressources de confiance,
  • lu beaucoup d’écrit d’autres Aspergers et TDAH,
  • validé tout ça avec ma Coach (psychologue) avec qui j’avance bien, et
  • j’ai préparé un outil qui m’aide dans mes relations. Je partagerai ma démarche bientôt.

…et aujourd’hui, j’en parle sur mon blogue.

Et bien c’est ça l’hyperfocus, comme je l’appelle, et ça vient de l’Asperger. C’est le côté positif d’avoir des intérêts restreints. On s’intéresse à moins de choses, mais celles auxquelles on s’intéresse par exemple, on s’y concentre et elle y goûtent en titi! Lol.

Y’a quand même de belles choses qui viennent dans le forfait!

Prochain billet, on commence justement à parler de ce que c’est l’ Asperger. D’ici là, j’aurai aussi mis en ligne une page avec les références des bouquins que j’ai lus, et autres sources d’information que j’utilise.

Image : Crédits : Christian Cable ; Licence

Publié par Philippe Ouellette

Je suis Geek et fier de l'être. J'ai 15 ans d'expérience dans les technologies de l'information. Travaillant sur plusieurs plateformes, je suis expert utilisateur des solutions Microsoft dont SharePoint et Office365. Souvent premier à essayer de nouveau produits ou concepts, je fais partie des novateurs et j'aime à cultiver la créativité et l'innovation au quotidien. Je suis aussi un grand disciple d'un mode de vie santé. Je pratique activement le canicross, la course à pied, le vélo, le badminton et la randonnée pédestre.

2 commentaires

  1. Je te félicite Philippe pour ton cheminement…ton acceptation..ton courage…
    Tu as une grande sagesse…..tes textes sont bien écrits et aideront bcq de personnes.Merci de nous faire mieux comprendre bien des comportements . Je t’aime comme tu es.💕X

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  2. […] ou des relations de cause à effet. On se souvient que les diagnostics (billets diagnostic : I , II ) sont souvent difficiles, car il s’agit d’une série de symptômes (manifestations) […]

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